Burundi : L’État de droit est urgent pour une prospérité équitable ?

Le dernier rapport de l’Heritage Foundation montre que globalement, l’indice de la liberté économique est passé de 60,0 l’année précédente à 59,3 au niveau global. L’indice de la liberté économique de 2023 prend en compte les politiques et les conditions économiques dans 184 pays. Et Malheureusement l’indice nous révèle que, dans l’ensemble, l’économie mondiale n’est pas libre. Mais quelle est la position du Burundi ? Que ce que nous devrions faire pour améliorer la situation ? Point avec Lambert Nduwayezu.

Quid des chiffres ?

Le rapport de l’Heritage Foundation n’a pas oublié le Burundi aussi. Bien que resté dans la catégorie des pays dont leurs économies sont toujours « répressives », le Burundi a amélioré son indice de 2.5 points par rapport au précèdent rapport.

 Selon le rapport, le score de la liberté économique du Burundi est de 41,9, ce qui fait de son économie la 170e plus libre de l’indice 2023. Son score est en hausse de 2,5 points par rapport à l’année dernière. Le Burundi est classé 44e sur 47 pays dans la région de l’Afrique subsaharienne, et son score global est inférieur à la moyenne mondiale

En plus, comme nous continuons à le trouver dans le rapport, le Burundi possède des taux d’imposition les plus élevés pour les particuliers et les entreprises. Ils sont respectivement de 35 % et de 30 %. La charge fiscale représente 16,7 % du PIB. Les moyennes triennales des dépenses publiques et de l’équilibre budgétaire sont respectivement de 28,5 % et de -5,7 % du PIB. La dette publique s’élève à 66,6 % du PIB.

Egalement, Le taux tarifaire moyen pondéré est de 13,6 % et des mesures non tarifaires sont en vigueur. Les barrières bureaucratiques entravent les investissements étrangers et nationaux. Le système financier reste sous-développé. Les banques ont augmenté leurs actifs nationaux, mais l’accès global au crédit reste limité.

Le rapport trouve que le pays de tambour est confronté à une bataille difficile pour améliorer son environnement des affaires, car il doit faire face à de nombreux défis institutionnels. La main-d’œuvre qualifiée est rare et l’emploi formel n’est pas très répandu. Les statistiques du travail ne sont pas bien suivies. Le taux d’inflation le plus récent est de 8,3 %.

Que faire pour changer la donne ?

Comme nous le trouvons dans le rapport, le Burundi poursuit son statut d’économie « réprimée », il obtient des résultats inférieurs à la moyenne mondiale pour un grand nombre des dix libertés économiques. Les scores très bas en matière de droits de propriété et de corruption, qui sapent l’État de droit, reflètent la fragilité des fondements de la liberté économique. De nombreux aspects du cadre entrepreneurial font l’objet d’une ingérence intrusive de l’État.

« L’État de droit est globalement faible au Burundi. Le score du pays en matière de droits de propriété est inférieur à la moyenne mondiale ; son score en matière d’efficacité judiciaire est inférieur à la moyenne mondiale ; et son score en matière d’intégrité du gouvernement est inférieur à la moyenne mondiale », conclut le rapport.

Comme nous l’avons vu dans notre dernier revue du livre « Pourquoi les nations échouent ? » , le Burundi a besoin des institutions économiques et politiques inclusives. Les institutions inclusives impliquent le pluralisme, une participation politique plus large et des opportunités économiques pour tous dans la société, elles permettent l’innovation, l’esprit d’entreprise, les droits de propriété, l’état de droit, la concurrence et la responsabilité des dirigeants.

Apropos de l’Institute for Economics and Enterprises:

Institute for Economics and Enterprises un Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée

Pourquoi être son propre patron n’existe pas ?

L’entrepreneuriat est probablement l’un des meilleurs aspects du capitalisme. Vous pouvez gagner pas mal d’argent si vous savez ce que vous faites, et vous êtes extrêmement libre de ne pas avoir un employeur qui vous dise quoi faire. Vous pouvez essayer de nouvelles façons de faire les choses, inventer et lancer votre propre produit ou simplement fournir de bons emplois et un service fiable dans votre communauté. Cela dit, il y a un argument de vente commun de l’entrepreneuriat qui mérite un examen minutieux, et c’est l’idée que vous arrivez à « être votre propre patron ». Ouf !! Etre son propre patron n’existe pas, point avec Patrick Carrol

Au-dessus des entrepreneurs

Le concept est assez simple. Plutôt que de rendre compte à un manager, en tant qu’entrepreneur, c’est vous qui décidez. Vous ne vous soumettez à personne, pense-t-on. Vous avez un contrôle total sur tous les aspects de votre entreprise. Vous n’avez pas de patron. Vous êtes le patron.

La difficulté de cette ligne de pensée peut être illustrée par un exemple simple. Disons que vous décidez que vous voulez que votre entreprise fasse des tartes à la boue. Peut-être avez-vous adoré faire des tartes à la boue quand vous étiez enfant et avez toujours rêvé de transformer votre passion en entreprise. Votre patron à votre emploi précédent ne vous laissait pas faire de tartes à la boue, il n’en voyait clairement pas le potentiel. Mais maintenant que vous êtes votre propre patron, vous avez toute liberté pour gérer vos affaires comme bon vous semble. Ou vous ?

Il s’avère que ce n’est pas tout à fait vrai. Bien sûr, vous pouvez essayer de vendre des tartes à la boue, mais qu’allez-vous faire si les consommateurs ne veulent pas les acheter ? Vous avez probablement des dépenses à payer comme le loyer, les fournitures et les salaires. En l’absence de revenus, ces dépenses s’accumulent rapidement et vous serez bientôt obligé de vous tourner vers une nouvelle ligne de production ou de mettre la clé sous la porte. Tant pis pour être votre propre patron.

Qui est vraiment patron ?

L’histoire de la tarte à la boue soulève une question importante : qui décide exactement ici ? À première vue, il semble que les entrepreneurs aient tout le pouvoir, qu’ils soient les patrons. Mais en réalité, comme nous pouvons le voir, ils sont complètement redevables à leurs clients. Comme les bons entrepreneurs vous le diront, ce concert consiste à servir les consommateurs, rien de plus. Ce sont les vrais patrons ici.

L’économiste Ludwig von Mises précise cette idée dans son traité Human Action .

« La direction de toutes les affaires économiques est dans la société de marché une tâche des entrepreneurs. Leur tâche est le contrôle de la production. Ils sont à la barre et dirigent le navire. Un observateur superficiel croirait qu’ils sont suprêmes. Mais ils ne le sont pas. Ils sont tenus d’obéir sans condition aux ordres du capitaine. Le capitaine est le consommateur. Ni les entrepreneurs, ni les agriculteurs, ni les capitalistes ne déterminent ce qui doit être produit. Les consommateurs font ça. Si un homme d’affaires n’obéit pas strictement aux ordres du public tels qu’ils lui sont transmis par la structure des prix du marché, il subit des pertes, il fait faillite et est ainsi démis de sa position éminente à la barre. D’autres hommes qui ont mieux réussi à satisfaire la demande des consommateurs le remplacent.

Les entrepreneurs ont peut-être beaucoup de pouvoir, mais leur pouvoir dépend entièrement de leur capacité à satisfaire les consommateurs. Si un entrepreneur ne parvient pas à satisfaire les souhaits de son véritable patron, le consommateur, il sera rapidement licencié et remplacé par quelqu’un d’autre. C’est ce que signifie sortir des affaires.

Ainsi, alors que les entrepreneurs sont souvent considérés comme les « rois » d’un « empire » commercial, la réalité est tout le contraire. « Les propriétaires des facteurs matériels de production et les entrepreneurs sont pratiquement des mandataires ou des fiduciaires des consommateurs nommés de manière révocable par une élection répétée quotidiennement », écrit Mises.

Cette idée selon laquelle les entrepreneurs sont effectivement des serviteurs et que les consommateurs sont ceux qui décident en fin de compte est connue sous le nom de souveraineté des consommateurs. Pour le dire franchement, même en tant qu’entrepreneur, vous travaillez toujours pour quelqu’un d’autre. Certes, il y a beaucoup de place pour la liberté créative. Les consommateurs ne sont pas aussi contrôlants que les managers. Mais même en tant qu’entrepreneur, votre liberté a des limites. Comme le dit le dicton, celui qui paie le joueur de cornemuse choisit la mélodie.

L’entrepreneuriat ne vous concerne pas

Il y a ici un élément important à retenir pour les entrepreneurs actuels et futurs, et c’est celui qui est souvent manqué. Le point à retenir est que les entrepreneurs qui veulent réussir doivent se concentrer sur la satisfaction des besoins des consommateurs, et non sur la gestion de l’entreprise qu’ils ont envie de gérer. Pour beaucoup, il s’agit d’un changement de paradigme attendu depuis longtemps. Tant de gens commencent avec une passion ou une compétence qu’ils ont et essaient de trouver des moyens de la vendre. Mais c’est complètement à l’envers. 

Ce qu’ils devraient faire, s’ils veulent quand même réussir, c’est commencer par rechercher les besoins non satisfaits dans leur communauté, puis trouver des moyens d’y répondre. Toute cette idée de « monétiser votre passion » est séduisante, mais ce n’est pas vraiment ce qu’est l’entrepreneuriat. L’entrepreneuriat est centré sur les autres. Cela commence par ce que les consommateurs veulent acheter, pas par ce que vous voulez vendre. Il ne s’agit pas d’« être son propre patron ». Il s’agit de faire du consommateur votre patron et d’être récompensé proportionnellement à la valeur que vous créez pour lui .

Mises a écrit : « Il n’y a dans l’économie de marché aucun autre moyen d’acquérir et de préserver la richesse que de fournir aux masses de la meilleure manière et la moins chère tous les biens qu’elles demandent ». Vous pouvez trouver des domaines où vos passions et vos compétences se chevauchent avec la demande des consommateurs, et c’est très bien. Penchez-vous là-dessus chaque fois que vous le pouvez. Mais n’oubliez jamais que votre travail consiste avant tout à répondre à cette demande. Un entrepreneur qui devient trop amoureux de son projet-passion particulier au point de négliger les souhaits des consommateurs se retrouvera bientôt en faillite.

Alors oui, célébrons l’entrepreneuriat, la créativité et l’autonomie. Mais n’oublions pas non plus que les entrepreneurs ont un patron, le consommateur, et que l’esprit d’entreprise consiste vraiment à déterminer ce que les autres veulent et à trouver des moyens de le leur donner.

Cet article a été publié initialement en Anglais par FEE et traduit en français par Institute for Economics and Enterprises.

A propos de l’auteur :

Patrick Carrol est titulaire d’un diplôme en génie chimique de l’Université de Waterloo et est chargé de rédaction à la Foundation for Economic Education.

Mondialisation, pas mondialisme : libre-échange contre idéologie étatique destructrice

Après la crise financière de 2008, des appels ont retenti dans les différentes publications que nous assistions à la mort de la mondialisation. Les appels sont devenus plus forts et plus nombreux après le Brexit, l’élection de Donald Trump, la pandémie et l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Pourtant, les données semblent contester ce récit. Le commerce mondial a atteint un record de 28,5 billions de dollars l’an dernier avec des prévisions de croissance en 2023. Le rythme, cependant, devrait ralentir. La raison en est moins un problème avec la mondialisation elle-même et plus les revers historiques auxquels le mondialisme a été confronté. Naviguons cela avec Connor O’Keeffe

Quid des mots

Avant de continuer, il est important de définir quelques termes. La mondialisation se produit lorsque les sociétés du monde entier commencent à interagir et à s’intégrer économiquement et politiquement. Le commerce intercontinental vécu à l’ère de la voile et via la route de la soie sont les premiers exemples de mondialisation. La mondialisation a vraiment décollé après la Seconde Guerre mondiale et a récemment reçu un coup de pouce avec l’adoption généralisée d’Internet. Fait important, la mondialisation dans le discours commun comprend à la fois les activités économiques volontaires entre les peuples de différentes nations et les activités géopolitiques involontaires des gouvernements.

En revanche, Ian Bremmer définit le mondialisme comme une idéologie qui appelle à une libéralisation commerciale descendante et à une intégration mondiale soutenue par une puissance unipolaire. Les étatistes croient que l’échange marchand entre les gens est littéralement impossible sans gouvernement ; ce n’est que lorsqu’un groupe revendique un monopole légal sur la violence, puis construit des infrastructures, assure la sécurité, documente les titres de propriété et sert d’arbitre final des différends qu’un marché peut voir le jour. Le mondialisme est l’application de cette perspective au commerce international. Les mondialistes croient que la gouvernance mondiale descendante appliquée et sécurisée par une superpuissance unipolaire permet la mondialisation.

Mais, comme les étatistes à une échelle plus locale, la vision mondialiste est logiquement et historiquement erronée. Le commerce mondial était bien engagé avant la première grande tentative de gouvernance mondiale, la Société des Nations, en 1919. L’objectif déclaré de la ligue était d’assurer la paix et la justice pour toutes les nations du monde grâce à la sécurité collective. S’effondrant au début de la Seconde Guerre mondiale, il échoua lamentablement. Mais le mondialisme en tant qu’idéologie a trouvé sa place après la guerre. L’Europe était dévastée. Cela a laissé les États-Unis et l’URSS comme les deux seuls pays capables d’exercer un pouvoir à l’échelle mondiale.

Ainsi commença l’ère de mondialisation la plus rapide de l’histoire. Le commerce a explosé à mesure que les gens quittaient la guerre. Le projet mondialiste a également pris son envol avec la création des Nations Unies et de la Banque mondiale. Le mondialisme n’était limité que par les différences idéologiques entre les deux superpuissances. L’URSS voulait soutenir les révolutions tandis que les États-Unis visaient une libéralisation commerciale descendante, ce qui a séparé les récents alliés et plongé le monde dans la guerre froide.

Aux États-Unis, les néolibéraux et les néoconservateurs ont dominé le courant politique dominant grâce à leur mission commune d’apporter les marchés et la démocratie au monde sous la menace des armes et financés par les contribuables américains. Heureusement pour eux, la vitesse à laquelle leurs interventions chez eux et à l’étranger détruisaient la société américaine était plus lente que celle des Soviétiques. L’abolition des prix et de la propriété privée a finalement conduit à l’effondrement de l’URSS au début des années 1990. Avec la défaite de leur principal adversaire, les États-Unis avaient atteint l’un des principes centraux du mondialisme, l’unipolarité.

Amérique à l’œuvre du mondialisme ou de la mondialisation ??

Dès le départ, l’establishment américain s’est gavé de sa nouvelle influence planétaire. Grâce à de nouvelles organisations internationales comme l’Organisation mondiale du commerce, des accords de « libre-échange » ont été introduits. Certains faisaient des centaines de pages, mais tout ce que le libre-échange exige vraiment, c’est l’absence de politique. Les États-Unis ont fait naviguer leur marine autour des océans du monde en promettant de sécuriser les voies de navigation comme un patrouilleur routier mondial. Grâce à la promesse de la sécurité militaire américaine et au financement des organisations de gouvernance internationale, les contribuables américains ont été contraints de subventionner le commerce mondial.

Comme le souligne Murray Rothbard dans Man, Economy, and State with Power and Market , il n’existe pas de commerce international dans un marché véritablement libre. Les nations existeraient toujours, mais elles seraient des poches de culture au lieu d’unités économiques. Toute restriction imposée par l’État au commerce entre les personnes en fonction de leur emplacement est une violation de leur liberté et un coût pour la société. La plupart des économistes du marché libre comprennent cela et plaident contre les restrictions étatiques en conséquence. 

Mais les subventions au commerce international sont également antithétiques au marché libre. La position correcte du marché libre est l’absence totale de politique des deux côtés. Aucune restriction et aucune subvention. Laissez les gens choisir librement avec qui ils font affaire. Il ne devrait y avoir aucune main à chaque extrémité de l’échelle.

L’intégration économique était loin d’être le seul objectif du régime américain pendant sa période unipolaire. Trop de gens avaient acquis richesse, pouvoir et statut pendant la guerre froide dans le cadre de la classe guerrière américaine. Malgré l’effondrement total de l’URSS, la dernière chose que les États-Unis voulaient faire était de déclarer la victoire et d’abandonner leur position privilégiée. Au lieu de cela, les États-Unis se sont précipités pour trouver un nouvel ennemi pour justifier le maintien de ces privilèges. Leurs yeux se sont fixés sur le Moyen-Orient où ils lanceraient, avec le temps, huit guerres non essentielles qui ont tué toute notion d’un « ordre international fondé sur des règles ». L’unipolarité américaine a donné raison à Albert Jay Nock : « les gouvernements ne sont aussi pacifiques que faibles ».

Ce désir institutionnel de guerre sèmerait les graines de la destruction du moment unipolaire des États-Unis. Alors que les États-Unis éviscéraient toute notion selon laquelle ils défendaient un ordre fondé sur des règles à travers leur aventure au Moyen-Orient, la tension montait en Europe de l’Est et en Asie de l’Est. À la joie indubitable des entreprises d’armement et des élites de la politique étrangère, les gouvernements russe et chinois ont été retransformés en ennemis des États-Unis.

L’invasion russe de l’Ukraine en février a été une énorme victoire pour la machine de guerre américaine, mais elle a également représenté un énorme pas en arrière pour le mondialisme. Les Russes ont fait sécession de l’ordre mondial que les États-Unis avaient dirigé pendant trois décennies. La réaction de l’Occident, fondée sur des sanctions strictes et un désinvestissement économique forcé, a creusé la fracture dans le système mondial.

Alors à quoi semble l’avenir ?

Ce que l’avenir nous réserve est une énigme, mais le rêve mondialiste d’un système unique de gouvernance mondiale est sûrement anéanti dans un avenir proche alors que le bloc russo-chinois se détache. Il y aura de la douleur parce que tant de connexions entre les nations sont  contrôlées  par les gouvernements ; cependant, un degré important de mondialisation est toujours apprécié par les consommateurs du monde. Les données contredisent toute idée selon laquelle la mondialisation est en train de s’inverser. Il ne fait que ralentir alors que les gouvernements tentent d’entraîner les consommateurs dans leur quête de désinvestissement de l’autre côté.

Malgré les affirmations selon lesquelles la mondialisation est morte, le commerce international est bel et bien vivant. Mais la marche vers un monde interconnecté ralentit alors que l’idéologie du mondialisme connaît son plus grand revers depuis des décennies. La confusion étatique de la gouvernance mondiale unipolaire et du commerce international explique d’où viennent ces affirmations et pourquoi elles sont erronées.

Cet article a été publié initialement en Anglais par Mises Institute et traduit en français par Institute for Economics and Enterprises.

A propos de l’Auteur:

Connor O’Keeffe est écrivain et producteur vidéo au Mises Institute. Il est titulaire d’une maîtrise en économie et d’un baccalauréat en géologie.

Burundi : Le Capitalisme, un pneu de secours dans la lutte contre la corruption ?

Selon Transparency International, les pays qui ont plus de plus de liberté  économique sont les moins corrompus, or le pays des tambours fait encore la queue du classement se positionnant à la 168ème place sur les 180 pays évalués. Dans une telle position, le capitalisme et ses principes s’imposent comme pneu de secours dans la lutte contre la corruption et toute malversation économique afin de booster les indicateurs de la liberté économique. Plus d’éclaircissement avec notre collègue, Odyssé NIYONKURU

Commençons par une brève définition. Le CAPITALISME est un système économique où les acteurs privés possèdent et contrôlent des biens conformément à leurs intérêts, et l’offre et la demande fixent librement les prix sur les marchés, de la meilleure manière qui soit pour la société. L’essence du capitalisme est la recherche du profit. Adam Smith, philosophe du XVIIIe siècle et père de l’économie moderne, l’a dit : « Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais plutôt du soin qu’ils apportent à la recherche de leur propre intérêt ». Dans un échange librement consenti, les deux parties recherchent chacune leur avantage, mais aucune des deux ne peut obtenir ce qu’elle veut sans tenir compte du souhait de l’autre. C’est cela donc qui peut conduire à la prospérité économique.

4 moyens d’arrêter la corruption par le capitalisme.

Au Burundi comme partout ailleurs, la corruption nait surtout de la complexité du système économique qui empêchent les à produire à cause de l’inondation des règlementations sur le marché. La corruption s’impose alors comme un moyen de lobbying permettant aux entreprises et individu d’échapper ces réglementations multiples, créant ainsi des inégalités.

Pour prévenir ou juguler à cette pratique, le système économique doit puiser sa grandeur dans les piliers du capitalisme qui convergent sur la création d’un marché libre qui tiennent en considération la compétition et la concurrence des biens et services :

Primo, la propriété privée, qui permet aux individus de posséder des biens matériels (terres, maisons) et immatériels (actions, obligations), stimule l’intérêt personnel, qui pousse les individus à agir selon leur propre avantage, insensibles à la pression sociopolitique. Ces individus non coordonnés finissent néanmoins par profiter à la société comme s’ils étaient guidés par une main invisible dans la quête de la prospérité.

 Secundo, la concurrence, qui, en laissant les entreprises libres de pénétrer et de quitter le marché, maximise la prospérité sociale, c’est-à-dire la prospérité commune des producteurs et des consommateurs; un mécanisme de marché qui détermine les prix d’une façon décentralisée par les interactions entre acheteurs et vendeurs : les prix déterminent ensuite l’affectation des ressources, naturellement en vue d’atteindre la plus grande satisfaction, non seulement pour les biens et les services, mais aussi pour les salaires.

Tertio, la liberté de choix en matière de consommation, de production et d’investissement : un client mécontent peut acheter d’autres produits, un investisseur placer son argent dans un projet plus lucratif, et un travailleur quitter son emploi pour un autre mieux rémunéré.

Quarto, le rôle limité des pouvoirs publics, qui doivent protéger les droits des citoyens et maintenir un environnement propre à favoriser le bon fonctionnement des marchés. En fonction du degré de force de ces piliers, on distingue différentes formes de capitalisme. Dans les économies de marché, la réglementation des marchés est minime ou inexistante. Dans les économies mixtes, le marché joue un rôle prépondérant, mais les pouvoirs publics le réglementent davantage afin d’en corriger les défaillances (pollution, encombrements, etc.), de promouvoir le bien-être social, ou pour d’autres raisons comme la défense ou la sécurité publique. Le capitalisme mixte est actuellement le modèle dominant.

Il faut agir maintenant !

La corruption freine la croissance économique, nuit à l’état de droit et entraîne un gaspillage de compétences et de précieuses ressources. Lorsque la corruption est omniprésente, les entreprises hésitent à investir face au coût nettement plus élevé de l’activité économique.

A mon humble avis, rien ne peut pas vaincre la pauvreté si la corruption persiste au Burundi, il faut que les lois et les stratégies soient mises en œuvre pour éradiquer la culture des ponts de vins qui enclouent le pays de  Mwezi sur la croix de la pauvreté depuis son indépendances. Pour y arriver, la voie n’est autre que le cheminement vers capitalisme.

A propos de nous:

Institute for Economics and Enterprises est un groupe de réflexion independant. Il promeut un système économique caractérisé par une philosophie de marché libre, d’état de droit et de propriété privée

Liberté économique, une piste pour résoudre la surtaxation au Burundi?

L’autofinancement budgétaire durant les sept dernières années rime avec la superposition des taxes et impôts, ainsi que l’introduction de nouvelles régulations fiscales. Dans un pays où l’entrepreneuriat est dominé par les petites entreprises des Start ups qui cherchent encore à se confirmer, il devrait y avoir des politiques fiscales qui favorisent la croissance économique en diversifiant les sources des recettes. Analyse de notre collègue Edgard MUGENZI

Les exemples sont légions. A titre illustratif, pour chaque kg de sucre acheté, il est appliqué une taxe de 600 Fbu. Quant à la sainte mousse qui est devenue un gisement des recettes, sa taxe a passée de plus de 90 milliards BIF en 2018 à 129.3 milliards BIF de recettes publiques, soit une augmentation de 39,3 milliards BIF. Sur la période 2018/2022, cette hausse fiscale se chiffre à plus de 43%. 

Pour NKENGURUTSE Salvator, économistes et commerçants, les surcharges fiscales contribuent dans l’augmentation des prix sur le marché et par conséquent c’est toute la population qui en paye le prix cher : « Quand la taxe augmente sur un produit, le prix doit nécessairement monter, et dans tous les cas, c’est au consommateur que revient l’impact direct », explique-t-il.

Des nouvelles mesures, mais…

Le projet de loi des finances instaure 14 nouvelles mesures fiscales. Ce projet compte retenir 15% sur les locations des véhicules et autres engins, à l’exception des celles effectuées par les contribuables qui en font la profession. Il est prévu un prélèvement forfaitaire pour les déclarants en douane de 30 000 FBu, soit une hausse de 50%. De même sur chaque opération de transfert d’argent mobile, il sera prélevé 1% sur la commission perçue par l’intermédiaire. De plus, les associations sans but lucratif ne sont pas exonérées sauf les exonérations reconnues par les lois nationales et internationales. 

Les métiers du secteur formel ne sont pas épargnés. A partir de l’exercice 2022-2023, les notaires et les avocats sont tenus de calculer et de payer au compte du Trésor public la taxe, soit 10% des honoraires encaissées. Dans le secteur du transport rémunéré, en plus du contrôle technique et de la redevance routière, l’article 70 du PLF instaure un impôt forfaitaire libératoire trimestriel sur le transport rémunéré. Par exemple, un bus de plus 35 places va payer 54 000 FBu tous les trois mois. Quant aux institutions financières, ils vont contribuer à hauteur de 5% de leur résultat brut avant impôt au projet du développement du pays.

La liberté économique, une solution ultime

Pour résoudre la problématique de surtaxation, il faut penser avant tout à stimuler plusieurs sources de recettes, donc instaurer des stratégies qui offrent la liberté des personnes à produire et à investir librement dans tous les domaines de la vie économique. Ici il faut divorcer avec la corruption, le favoritisme et interventionnisme étatique car « L’aide du gouvernement aux entreprises est tout aussi désastreuse que la persécution du gouvernement, le seul service qu’un gouvernement peut rendre à la nation est de ne pas toucher à la situation », Capitalism: The Unknown ideal, Ayn Rand, 1966.

C’est-à-dire que le gouvernement doit laisser aux peuples la liberté de produire et de retirer l’interventionnisme étatique en privatisant les entreprises publiques qui, de surcroît, monopolisent aujourd’hui les marchés sans jamais montrer de progrès remarquables pour libéraliser le capital et les capitaux. Cette façon de laisser les gens produire librement stimule l’innovation, la production et attire les capitaux, ce qui revient à élargir le nombre de contributeurs à l’assiette fiscale de l’État, à augmenter l’emploi et à résoudre le problème de la pauvreté.

A propos de nous:

Institute for Economics and Enterprises est un groupe de refléxion independant. Il prone des idées liberales classiques et reve un Afrique libre et prospère.

Burundi: IEE lance la campagne NDEKANGERAGEZE pour promouvoir l’entreprenariat et le commerce libre

Dans un pays où tous les chiffres et statistiques économiques convergent sur l’agonie de la liberté économique, il n’est pas superflu de s’engager dans le changement des pratiques et politiques pour contribuer dans l’apport des solutions en s’attaquant aux barrières qui empêchent la prospérité. C’est dans cette perspective qu’Institute for Economics and Enterprises lance la campagne NDEKA NGERAGEZE au Burundi.

Avant tout, la campagne est une série d’échange d’informations, de formations et de revendications pour les entrepreneurs, étudiants et hommes d’affaires sur les défis auxquels ils sont confrontés dans leur vie entrepreneuriale et commercial. Elle vise également à faire des recommandations au gouvernement sur les avantages du marché libre. De plus, elle défie la corruption, la fiscalité excessive et le favoritisme et démontrent leur rôle dans le blocage de l’esprit d’entreprise et d’innovation et sur les affaires en général, ainsi que l’impact négatif de ces aspects sur la prospérité du pays. NDEKA NGERAGEZE montre l’importance de l’état de droit, des droits de propriété privée et des marchés libres dans la promotion de l’entrepreneuriat, de l’innovation et du libre-échange, qui sont les fondements de la prospérité.

Lancement officiel

Lancé officiellement à l’université de NGOZI, samedi le 29 octobre 2022, la campagne NDEKA NGERAGEZE a enregistré la présence des Start-Ups, étudiants et professionnels médias locaux dans le cadre d’échanger sur les défis qui plombent le libre entrepreneuriat au Burundi et les opportunités du marché libre dans la promotion de libre esprit d’entreprise afin d’assurer le développement économique du pays des tambours.

Dans son allocution, NDUWAYEZU Lambert, Directeur exécutif et fondateur de Institute for Economics and Enterprises, explique d’abord l’objectif de la campagne en grosso modo : «Autrement dit « LAISSEZ-MOI ESSAYER », NDEKA NGERAGEZE a pour principal objectif de promouvoir l’entreprenariat et le commerce volontaire au Burundi qui sont les deux piliers de l’Innovation et de la prospérité d’une part et le libre exercice des activités génératrices de revenus et libre le commerce au Burundi d’autre part », explique-t-il.

En poursuivant son exposé, il engage alors un débat sur les défis de la libre entreprise et du marché libre au Burundi. On notera alors que la sur taxation et l’interventionnisme étatique sur le marché, dans les mécanismes de production et dans la chaine de distribution des biens et services empêche l’épanouissement du commerce car cette pratique engendre en occurrence la corruption, le favoritisme et le népotisme en imposant la loi du plus fort sans respecter les principes du marché libre, droit à la propriété privée et Etat de droit.

L’importance du marché libre dans la prospérité du pays

Certes, il existe des barrières au libre entrepreneuriat au Burundi comme ailleurs. Cependant, la chaine de solution est ancrée dans l’instauration d’un climat d’affaire libre et un marché ouvert à tout le monde. Pour démontrer cela MUGENZI Edgard, éditeur en chef à notre institut s’appuie sur les principes du capitalisme et l’autorégulation du marché par l’offre et la demande : « Lorsque l’intervention étatique est minime, l’accessibilité du marché stimule les entrepreneurs qui entrent en libre concurrence par la suite. Cette compétition stimule la production et diversifie les produits sur le marché en diminuant aussi les prix de ventes et les recettes nationales. Au contraire trop d’intervention crée les monopoles et évince certains producteurs par corruption ou favoritisme et se solde par trop d’impôts et taxes sur les produits qui restent sur le marché »

Au total, les défis qui plombent le libre entrepreneuriat au Burundi sont légions. Mais les solutions locales doivent s’adapter aux principes du marché libre en prenant des mesures qui incitent la population à produire de la richesse, seule subvention et garantie de la prospérité.

A propos de nous :

L’Institute for Economics and Enterprises est une organisation indépendante. Il rêve à un Afrique libre et prospère, avec une mission de produire une société basée sur les principes libertaires

Qu’est-ce que l’entrepreneuriat ?

L’entrepreneuriat est plein d’incertitudes et n’offre aucune garantie. Si vous interrogez la plupart des gens sur leur impression de l’entrepreneuriat, ils pourraient utiliser des mots comme « petite entreprise » ou « innovation » ou le décrire comme « travailler pour vous-même ». Certains peuvent aller au-delà de cela et brosser le portrait d’un fondateur audacieux de la Silicon Valley qui prend des risques avec audace et surmonte inlassablement les défis. Pour d’autres, un entrepreneur est un rebelle à l’esprit libre qui fait son chemin dans le monde des affaires. Toutes ces choses contribuent à donner de la couleur au canevas de l’entrepreneuriat, mais elles ne brossent pas un tableau complet de la chose elle-même. Alors, qu’est-ce que l’entrepreneuriat  avecDoug McCullough et Brooke Médine?

En termes simples, l’entrepreneuriat est l’ effort de créer, de posséder et de commercialiser une idée, une technologie, un produit ou un service, ainsi que d’assumer les risques et les avantages associés à cette entreprise.C’est une entreprise pleine d’incertitudes, sans aucune garantie. Alors, si lancer une entreprise est si difficile et incertain, pourquoi l’entrepreneuriat est-il si séduisant ? Pour répondre à cela, examinons les aspects de l’entrepreneuriat et les caractéristiques des fondateurs qui brossent un tableau plus vivant de l’entrepreneuriat.

La relation entre entrepreneuriat et innovation

Les entrepreneurs sont souvent considérés comme des innovateurs ou même des pionniers de nouvelles industries. Parfois, l’innovation n’est pas une nouvelle technologie, comme un véhicule autonome, mais une nouvelle application ou un nouveau processus. Amazon est maintenant l’une des plus grandes entreprises au monde, mais elle a commencé par simplement vendre des livres en ligne plutôt que dans des magasins physiques.

Uber a bouleversé l’industrie du taxi non pas en lançant une flotte de taxis, mais en développant une application de covoiturage. En plus des innovations audacieuses et perturbatrices, les entrepreneurs qui réussissent innovent en s’efforçant d’améliorer continuellement les processus, de réduire les coûts ou d’améliorer les produitsLes entrepreneurs sont associés à l’innovation car innover donne à l’entreprise du fondateur un avantage concurrentiel et offre aux entrepreneurs un débouché pour leur créativité.

En quoi l’entrepreneuriat est différent de l’emploi

Responsabilité. Les fondateurs sont souvent les premiers PDG de leur startup. Le fondateur sera responsable de décisions apparemment interminables allant de l’embauche et du licenciement à la conception de produits et à l’achat d’une assurance commerciale. Le fondateur peut parfois être le visionnaire qui définit la mission de l’entreprise. Mais à d’autres moments, il ou elle sera embourbée dans les tâches peu glorieuses de conformité réglementaire, de reporting fiscal et financier, et d’autres tâches fastidieuses mais nécessaires.

Et contrairement à un employé qui est convaincu qu’il recevra un dépôt direct de son salaire à chaque période de paie, un entrepreneur porte le fardeau de faire la paie chaque mois, même s’il ne touche pas personnellement un salaire. Lorsque la fondatrice est également PDG, la responsabilité s’arrête à elle. Le travail d’un entrepreneur n’est jamais terminé. Lorsqu’une décision doit être prise, elle doit la prendre, même après l’heure de fermeture.

Compensation. Les employés, de l’associé débutant au cadre supérieur de la suite C, se voient généralement garantir un salaire mensuel stable. La contrepartie de ce revenu stable est que les employés ne peuvent pas participer au produit de la vente d’une entreprise et qu’ils ne sont généralement pas assurés d’une augmentation si les bénéfices de l’entreprise augmentent.

En revanche, il n’est pas rare que les entrepreneurs renoncent à un salaire malgré de très longues heures de travail pendant la phase de démarrage d’une entreprise. Les fondateurs sont prêts à le faire parce qu’ils ont de la peau dans le jeu. Nous appelons cela «l’équité». Selon le chercheur en capital-investissement Matthew Brach, les capitaux propres sont « le droit à tous les flux de trésorerie résiduels d’une entité après que tous les autres passifs et dettes ont été satisfaits ; mais c’est aussi la forme de base de la propriété. » L’équité équivaut à la propriété. Un fondateur est prêt à faire des sacrifices à court terme dans l’espoir d’une future récompense financière, parfois assez substantielle. Lorsque le fondateur finit par sortir par la vente de l’entreprise, il récoltera la plupart, sinon la totalité, des gains financiers de la vente.

Risque d’échec. Le revers de la médaille est que les entrepreneurs supportent le risque d’échec. Alors que les fondateurs bénéficient du plus grand avantage d’une entreprise, ils ont aussi le plus à perdre. Un entrepreneur investit du temps dans une entreprise, ce qui peut s’avérer précieux en termes de coût d’opportunité. Cependant, les fondateurs déploient souvent leur richesse personnelle et leur capital pour faire démarrer l’entreprise, ce qui représente un coût monétaire important. La réalité est que de nombreuses entreprises échouent, et il n’y a aucune garantie que lorsqu’une entreprise ferme ses portes, l’entrepreneur récupérera la valeur du temps et du capital qu’il a investis dans cette entreprise. Un employé peut perdre la source de son salaire, mais l’entrepreneur peut perdre la totalité de son investissement (qui représente parfois l’essentiel de ses économies).

À quoi ressemble un entrepreneur ?

Quiconque lance une nouvelle entreprise, qu’il s’agisse d’une société d’inspection environnementale à Houston ou d’une startup de jeux dans le Research Triangle Park de Caroline du Nord, est un entrepreneur. Selon une analyse de la Harvard Business School , les entrepreneurs ont tendance à partager certains traits, tels qu’un engagement obstiné au travail acharné, une détermination résiliente et une tolérance au risque élevée. Ils sont également sûrs d’eux et plus ouverts aux nouvelles expériences. Bien que ces traits soient généralement partagés par les fondateurs, ils ne constituent pas un test décisif pour un entrepreneur potentiel. Au lieu de cela, développer ces traits peut permettre à un entrepreneur en herbe de cultiver intentionnellement des qualités entrepreneuriales même si elles ne viennent pas naturellement.

Essentiellement, toute personne ayant du temps, du talent et du capital peut devenir entrepreneur si elle fait le saut de la foi et démarre une entreprise. Que le plan d’affaires du fondateur soit tout nouveau ou qu’il s’appuie sur un modèle éprouvé, l’entrepreneur doit faire le travail acharné pour le faire passer du théorique au concret, reconnaissant que sans cette transformation, le potentiel de l’idée reste non réalisé. Cela signifie qu’un entrepreneur aura besoin d’une grande réserve d’initiative personnelle et de perspicacité pour concrétiser son idée.

Comme nous l’avons déjà écrit , la plupart des entrepreneurs démarrent leur entreprise avec des fonds provenant de leurs propres économies, ainsi que l’aide d’amis et de la famille. Pour créer autre chose qu’une petite entreprise de style de vie, un fondateur peut avoir besoin d’accepter un financement extérieur. Il existe diverses sources de capital pour les entreprises en démarrage et émergentes, y compris les prêts ou les prises de participation d’investisseurs providentiels et, à un stade ultérieur, le capital-risque et le capital- investissement . Accepter l’argent des investisseurs est assorti de conditions, mais les investisseurs et le capital qu’ils fournissent font partie intégrante de l’écosystème entrepreneurial, multipliant parfois l’impact sur le marché qu’un fondateur pourrait autrement avoir.

Au-delà des petites entreprises

Comme mentionné précédemment, les gens associent souvent l’entrepreneuriat à la petite entreprise. Bien que cela soit vrai dans de nombreux cas, les deux termes ne sont pas synonymes. De nombreux entrepreneurs ne cherchent pas simplement à être leurs propres patrons. Ces fondateurs axés sur la croissance aspirent à développer une très grande entreprise ou même à devenir une licorne, une entreprise en démarrage valorisée à plus d’un milliard de dollars, comme WeWork, Airbnb et Epic Games. Ainsi, qu’une entreprise fasse partie des 89 % qui comptent moins de 20 employés ou qu’elle devienne une « licorne » d’élite, chacune de ces entreprises peut être considérée comme un succès à ses propres conditions.

Comment définissez-vous le succès ?

Une partie de l’attrait d’être votre propre patron est la capacité de définir le succès comme bon vous semble. Traditionnellement, les entrepreneurs mesurent le succès en fonction de leur revenu, de la croissance de leur patrimoine personnel ou d’une autre mesure financière. Mais le marché libre signifie également qu’un entrepreneur peut définir le succès en termes subjectifs et personnels. Un entrepreneur peut juger de son propre succès en commercialisant un produit qui améliore la vie, fournit de l’emploi à des dizaines ou des centaines de personnes, ou crée la sécurité financière et la prospérité pour l’entrepreneur et ses enfants.

Alternativement, un propriétaire d’entreprise peut juger du succès en fonction de l’impact social de l’entreprise. Ce concept est souvent appelé entreprise sociale. L’entreprise sociale consiste à « répondre à un besoin fondamental non satisfait ou à résoudre un problème social ou environnemental par le biais d’une approche axée sur le marché ».

Pourquoi se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Les gens choisissent de devenir entrepreneurs pour diverses raisons, mais il existe quelques principaux facteurs de motivation que près de la moitié de tous les entrepreneurs citent comme étant un facteur majeur dans leur décision de lancer une entreprise. Au sommet de la liste se trouve la capacité d’être son propre patron et la possibilité d’avoir des revenus plus importants. Les entrepreneurs affirment également que parvenir à un équilibre travail/vie familiale et créer un débouché pour leurs idées sont des facteurs très importants dans leur décision de démarrer une entreprise.

Bien que l’entrepreneuriat comporte de nombreux sacrifices et défis, il peut être très gratifiant, tant sur le plan financier que personnel. Le fondateur/PDG d’une startup prospère peut gagner un revenu annuel lucratif, combinant un salaire et des dividendes. Peut-être encore plus attrayant pour les fondateurs, il a le potentiel de générer de la richesse qui peut être transmise à ses enfants et petits-enfants ou donnée pour faire avancer des activités philanthropiques. Profiter des fruits de son travail, transmettre la sécurité financière aux enfants ou bénir les autres avec des dons de bienfaisance sont de puissantes incitations pour de nombreux entrepreneurs.

Prêt à lancer? Comment se préparer

Se préparer à l’entrepreneuriat commence par embrasser la conviction que posséder et exploiter une entreprise est réalisable. Avant même de s’installer sur un plan d’affaires, un fondateur en herbe peut commencer à se préparer en développant des traits entrepreneuriaux communs comme le courage, la détermination et une tolérance à l’échec. Au-delà de ces qualités personnelles, un entrepreneur potentiel devrait s’efforcer d’acquérir les compétences techniques dans le secteur de son choix et les compétences financières qui seront essentielles à la gestion de son entreprise, ainsi que les compétences non techniques, comme une communication efficace et une prise de décision judicieuse, qui seront nécessaires pour diriger une entreprise.

Il faut du temps, du talent et du capital pour réussir le lancement d’une entreprise. Avec une préparation minutieuse, un engagement envers l’apprentissage continu, la culture de l’expérience et du savoir-faire de l’industrie et la promotion des qualités propres aux fonceurs courageux, un aspirant fondateur peut commencer son propre voyage vers l’entrepreneuriat.

Cette article est apparue en Anglais sur FEE et a été traduit en français par Institute for Economics and Enterprises.

Auteurs : Par Doug McCullough et Brooke Médine

Burundi : Libéralisation du secteur café, une aubaine pour booster les revenus agricoles ?

Au Burundi l’agriculture contribue 39,6 % au Produit Intérieur Brut (PIB) et offre 84% d’emplois. Elle fournit 95% de l’offre alimentaire et est le principal pourvoyeur de matières premières à l’agro-industrie, le café constitue la principale source des exportations agricoles et fait vivre plus de 6000 familles. Néanmoins, la nationalisation de la filière est de loin de produire les effets escomptés car la production évolue en dents de scie. Analyse de notre collègue Guy Marie Eloi IGIRUBUNTU.

En 2021,  Plus de 70% de la valeur des exportations sont dominés par 3 produits dont deux logent dans le secteur agricole. Les exportations du Burundi 2021 sont essentiellement dominées par le café, le Thé et les minerais qui totalisent à eux seuls 73,4% de la valeur totale des exportations des produits locaux. Leurs proportions sont : le café (32,3%), le thé (22,3%) et les minerais dits de 3Ts (18,8%).

En effet la filière café est un secteur porteur de croissance économique. Elle fait vivre des milliers de caféiculteurs, plus de 600milles familles qui s’occupent de la production de ce produit si stratégique et le café se présente comme la première source de devises issues des exportations. Sur 74,8 milliards de Fbu résultant des exportations pour le quatrième trimestre de l’année 2021, le café représente plus de 47%, soit 35,2 milliards de Fbu selon l’Office Burundais des recettes (OBR).

Les défis à relever

La production continue à diminuer malgré les stratégies de nationalisation de la filière café prises depuis la campagne café 2020-2021. La nationalisation de la filière est de loin de produire les effets escomptés. La production évolue en dents de scie ou tout simplement elle a fortement chuté. Les expéditions de café ont rapporté 26,6 millions $ en 2021/2022 l’avait signalé le ministère en charge de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, le 22 juillet dernier. L’enveloppe affiche un recul de 13 % comparativement à la campagne précédente où un revenu de 30,7 millions $ avait été engrangé. Cette déconvenue est imputable à la forte baisse de l’offre qui est passée de près de 15 000 tonnes à seulement 6 490 tonnes durant ladite campagne. Une situation qui a entraîné une contraction des expéditions de 59 % à 6 384 tonnes.  

Plus largement, il s’agit de la troisième campagne consécutive marquée par une contreperformance à l’export depuis le record de 41 millions $ de recettes engrangées en 2018/2019, soit un an avant la renationalisation du secteur libéralisé depuis 1991. Un exploit qui avait été rendu possible grâce à une production de 25 000 tonnes de fèves.

Cette nationalisation a annulé aussi la compétition «Cup of excellence» qui, n’existe plus alors qu’elle encourageait les caféiculteurs à miser sur la qualité du café en vue d’obtenir des primes, propos d’un caféiculteur en durci. Cet évènement visait en quelque sorte la promotion du café. Pas mal d’acheteurs potentiels et de traders faisaient le déplacement pour s’emparer des meilleurs lots.

Que faire ?

A mon humble avis, il est important de repenser à la politique agricole pour valoriser les efforts des producteurs. Il s’avère également nécessaire de libéraliser et de labéliser le café burundais pour qu’il soit compétitif sur le marché régional et international. Il faudra également investir dans la promotion du meilleur café à travers la création des marchés de niche, continue le spécialiste. Tels techniques devraient se faire sur n’importe quel produit agricole surtout de rente en vue d’augmenter les quantités exportées qui apportent à leur tour des devises dans le pays et comme ça on stimulera progressivement la croissance économique de notre pays des tambours.

A propos de nous:

Institute for Economics and Enterprises est une organisation independante qui rève un Afrique libre et prospère.

Burundi : Favoritisme et népotisme, déparasiter la libre entreprise urge

Pour générer un climat favorable au libre marché et à la liberté concurrentielle, l’équité dans les procédures visant à accéder sur le marché est plus que nécessaire. Mais que ce passe-t-il quand le favoritisme ou le népotisme s’en mêle ? Le point avec notre confrère Jean Hubert KWIZERA.

Le Burundi fait partie des pays qui enregistrent un faible taux de liberté d’entreprise avec un pourcentage de 27,5 % selon  l’indice de liberté économique. Ce faible taux peut s’expliquer d’une part, par le favoritisme et le népotisme qui est monnaie courante. Avec la lenteur et les coûts de transaction qui quelquefois sont élevés, certaines personnes font recours au trafic d’influence, à la corruption ou à tous les moyens possibles pour recevoir des faveurs et accroître la rapidité des transactions.

Or, l’intervention de la corruption pour obtenir une faveur est considérée comme une sorte d’investissement, ce qui conduit à la recherche de plus de profits dans le but de combler le vide des dépenses occasionné par la recherche de ces faveurs, et les conséquences se répercutent sur la libre entreprise. Ceci explique ainsi les recrudescences des spéculations et pénurie des produits stratégiques et un taux d’inflation qui culmine à l’horizon de 17.5% alors que la moyenne de la hausse des prix pour les pays en voie de développent est estimée à 8.7% pour l’année 2022.  

Du favoritisme au capitalisme de copinage ?

Le capitalisme de copinage  désigne une économie dans laquelle la réussite en affaires dépend de relations étroites entre le business et le pouvoir : favoritisme dans la distribution des autorisations légales, subventions gouvernementales, allégements fiscaux, etc.  Plus grand est le budget de l’État, plus les occasions de copinage existent.

Au Burundi, l’économie en place n’échappe pas à cette définition. En effet, l’impact du favoritisme et du népotisme sur la libre entreprise ne sont plus à démontrer. Les faits parlent d’eux-mêmes, en témoignent les monopoles récurrents et la faillite de l’entreprise publique. Ces derniers se présentent comme des agents perturbateurs qui coûtent cher aux entreprises défavorisées  qui se retrouvent en situation de désavantage concurrentiel sans oublier que le favoritisme ou le népotisme entraîne une mauvaise gestion des entreprises publiques, et dans le pire des cas ils conduisent au capitalisme de copinage qui est l’arme de destruction de la liberté économique .

Or, avec un désavantage concurrentiel qui déséquilibre le marché et qui nuit à la croissance de petites et moyennes entreprises, certains entrepreneurs se retrouvent évincés et voient leur petit business disparaître petit à feu. Par contre, en l’absence de la concurrence, les choses deviennent de plus en plus difficiles, car, sans la concurrence, l’amélioration de la production par les entreprises est souvent négligée, en raison de la baisse de la compétitivité et le menu des produits, soit la quantité et la qualité diminuent d’où les spéculations, les fraudes et les pénuries et patati patata. Également, les consommateurs se retrouvent leur liberté de choix bafouer.

Des exemples,….

L’évidence est qu’au Burundi, certaines entreprises ont monopolisé le marché. A titre d’exemple, on peut voir la SOSUMO pour la production du sucre, BUCECO pour la production du ciment et la REGIDESO pour la production de l’eau et de l’électricité. Mais, bien que ces entreprises jouissent du monopole, elles ne parviennent pas à satisfaire la demande, ce qui entraîne souvent de diverses spéculations, pénuries et fraudes.

Pour les pagnes et les tissus, une commerçante évoque l’existence des fraudes organisées impliquant certaines autorités et les forces de l’ordre. Elle témoigne qu’ellevoit de temps en temps des gens qui débarquent avec des pagnes et que souvent, ils utilisent des voitures luxueuses qui ne sont pas destinées au transport des marchandises. Dautres vendeurs témoignent que certaines autorités et les agents des forces de l’ordre se déguisent en agents de l’OBR et négocient avec les fraudeurs pour les laisser passer. En conséquence, il y a une mévente des pagnes pour les commerçants qui passent par les services de la douane.

Que faire alors ?

Ce dont les commerçants ont besoin aujourd’hui, plus que jamais, c’est plus de liberté pour entreprendre. Alors que c’est prouvé que plus de liberté économique favorise la libre concurrence, contribue à l’innovation et mène un pays à la prospérité générale, le Burundi devrait revoir certaines lois et décrets en les purifiant de toute forme de monopole, forger des politiques solides visant à combattre le favoritisme et le népotisme et bannir le protectionnisme au profit du libre-échange.

Egalement, le Burundi devrait adopter des réformes de réglementation qui contribue à un environnement qui prône le libre marché en réduisant l’interventionnisme étatique qui souvent est la source du favoritisme pour que non seulement les entreprises puissent s’épanouir, mais aussi pour que les consommateurs puissent bénéficier plus de liberté de choix.

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Institute for Economics and Enterprises est une organisation independante, elle promeut les principes du libre marché et rêve à un Afrique libre et prospère.