Burundi : l’Agriculture comme moteur de croissance inclusive

Le mois de Mars est un moment clé pour célébrer les droits des femmes à travers le monde, et il est d’autant plus important de se pencher sur les défis uniques que rencontrent les femmes entrepreneures au Burundi. Bien que l’entrepreneuriat féminin soit un moteur de développement économique, les obstacles que rencontrent les femmes, notamment dans le commerce transfrontalier, restent des freins significatifs à leur épanouissement économique et à celui du pays. Point avec Amos NGABIRANO, contributeur dans notre campagne KAZOZA KACU
La terre est principalement acquise par succession au Burundi et constitue le principal moyen de subsistance pour environ 90% de la population burundaise. Donc, le droit de propriété foncière est crucial pour accéder aux ressources nécessaires à la production agricole durable. Au Burundi, la législation sur l’héritage foncier reste profondément influencée par des normes sociales patriarcales, qui favorisent les hommes dans la transmission des terres.
Cette inégalité a des conséquences dramatiques pour la sécurité économique des femmes. Sans accès à la propriété, elles sont incapables d’accéder à des financements, de faire évoluer leurs techniques agricoles ou d’investir dans des pratiques durables. De plus, la non-transmission des terres aux femmes contribue à leur vulnérabilité économique, leur rendant dépendantes de la volonté des hommes dans leurs familles pour accéder à des ressources fondamentales.
L’Agriculture durable : une opportunité de renforcer le rôle des femmes
La modernisation de l’agriculture burundaise repose sur l’introduction de pratiques durables qui répondent aux défis du changement climatique, de la surpopulation et de la dégradation des sols. Les femmes, en tant que premières responsables de l’agriculture dans le pays, jouent un rôle central dans l’adoption de techniques agricoles plus respectueuses de l’environnement, telles que l’agroécologie, la culture en terrasses, et la gestion durable des ressources naturelles.
Cependant, pour que ces femmes puissent investir dans des pratiques agricoles durables, il est essentiel qu’elles aient un accès équitable aux terres et aux ressources. Il devient donc impératif que la législation burundaise sur l’héritage foncier évolue pour inclure les femmes et leur permettre de posséder et d’hériter des terres qu’elles cultivent.
Solutions pour promouvoir l’égalité des droits fonciers des femmes
Pour améliorer la situation des femmes et leur permettre de contribuer pleinement à la croissance économique du Burundi, plusieurs actions concrètes peuvent être entreprises :
Réformes législatives : Il est essentiel que le gouvernement burundais réforme les lois foncières pour garantir aux femmes un accès équitable à la propriété. La terre est principalement acquise par succession au Burundi et constitue le principal moyen de subsistance pour environ 90% de la population burundaise. Par exemple, sur plus de 12 millions de la population burundaise, plus de 51 % sont des femmes et parmi eux, mois de…% possèdent des propriétés de la terre. Des politiques doivent être mises en place pour reconnaître le droit des femmes à hériter des terres, à les posséder et à les administrer de manière autonome.
Accès à la formation et aux ressources : Les femmes doivent avoir la possibilité de participer à des formations modernes et durables dans le domaine agricole. Cela inclut des enseignements sur les techniques respectueuses de l’environnement, ainsi que sur la gestion financière et l’accès au crédit, afin de les aider à maximiser leur potentiel économique.
Si les femmes burundaises avaient accès à la pleine propriété foncière et aux ressources nécessaires pour moderniser leurs pratiques agricoles, cela transformerait non seulement leur situation économique, mais aussi celle du pays dans son ensemble. L’agriculture durable pourrait ainsi devenir un moteur puissant de croissance inclusive, renforçant la sécurité alimentaire, stimulant les exportations agricoles et créant de nouvelles opportunités d’emploi, tout en préservant l’environnement pour les générations futures.
Conclusion
Au moment où le monde célèbre les droits des femmes en mars, il est plus que jamais nécessaire de reconnaître et de valoriser le rôle central des femmes dans l’agriculture burundaise. Cependant, pour que les femmes puissent pleinement contribuer à la croissance économique du pays et à la durabilité de l’agriculture, il est crucial de leur garantir l’accès à la terre et l’égalité des droits fonciers. La révision des lois sur l’héritage foncier et l’introduction de pratiques agricoles durables peuvent permettre aux femmes burundaises de jouer un rôle encore plus important dans le développement de l’économie du pays et dans la lutte contre les défis climatiques mondiaux.
A propos de nous:
Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée.
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