Le 27 janvier 2013, le marché central de Bujumbura partait en fumée consumant stands, marchandises et tout ce qui brûle. Cet incendie a plongé la nation et les familles entières dans la désolation. Depuis cette date cauchemardesque, l’endroit n’a pas été réaménagé malgré les pressions incessantes au gouvernement. Les marchés sont-ils une condition sine quoi none dans l’émancipation économique burundaise ?  Quel est le rôle que les marchés publics bien aménagés peuvent jouer dans l’économie du pays. Réponses avec Zélote KIBERWA, contributeur dans notre campagne KAZOZA KACU.

Le bilan des pertes enregistrées pendant cet incident est consternant : plus de 3000 stands ont pris feu dans ce marché construit en 1994 et qui représentait approximativement un cinquième de l’économie du pays selon le journal Iwacu. Le marché de COTEBU construit pour parer à ces pertes n’a pas jusqu’aujourd’hui réussi à fonctionner efficacement parce qu’il est mal situé et mal construit. Très récemment, des travaux de réhabilitation de l’ancien centre commercial ont été entrepris avec néanmoins des avancées élastiques. Le programme d’un pays développé doit inclure la construction des infrastructures publiques capables de promouvoir les divers projets économiques. Si le gouvernement prend au sérieux les moyens d’échanges, l’économie nationale peut connaître un essor significatif grâce à un marché central modernisé. Les échanges sont en effet rendus possibles par l’existence des lieux sûrs régulés par la loi de l’offre et la demande.

Permettre l’accroissement des échanges

Les marchés sont des lieux où s’effectuent les multiples opérations d’échanges et plus celles-ci croissent plus l’économie en tire parti. Si le pays ne dispose pas d’un marché central digne de son nom, les transactions se réduisent et par conséquent l’émancipation économique est coupée de ses racines. L’engagement du gouvernement vers le développement doit savoir rentabiliser des moyens disponibles pour promouvoir une croissance inclusive. Celle-ci n’est possible que quand le commerce local est bien orchestré dans son fonctionnement. Or, ce commerce pour être effectif exige des conditions bien établies assurant un système d’échange commode. Parmi les éléments favorables à ces conditions, les places aménagées de façon à rendre fluides les transactions commerciales viennent en amont. Après l’incident du marché central de Bujumbura, les échanges ont sans doute baissé et le marché érigé à Ngagara n’a pas réussi à les compenser. L’économie du pays souffre toujours de ce vide créé par l’absence d’un marché central de bonne envergure tant au niveau de la fiscalité qu’au niveau du PIB. La réhabilitation doit à cet effet tenir en compte le rôle irrécusable joué par une telle infrastructure dans l’économie du pays. Plus la place est modernisée plus elle génère assez de revenus au trésor public.

La place du marché dans l’économie du pays

Outre que les marchés publics permettent à l’état de lever les impôts, il donne la possibilité aux citoyens de pouvoir écouler le surplus de leurs récoltes sans trop de peines. Les entrepreneurs ne peuvent pas arriver à monter leurs affaires sans marché d’écoulement. Les commerçants comme échangeurs sont les premiers à jouir de l’existence de ce lieu. Hélas, il est d’usage courant d’entretenir avec peu de soins les marchés publics et cela n’est pas sans impact sur leur accessibilité. Pourtant « un consensus s’est aujourd’hui établi que le marché et ses mécanismes dessinent la seule voie possible au développement économique » lisons-nous dans Marchés et développement économique d’Hervé Defalavard. Le rythme de croissance économique d’un pays est en partie donné par l’organisation des marchés. Dans une région déterminée, l’état du marché surtout public indique le niveau de vie de ses habitants et leur degré d’implication dans le développement du pays.

En définitive, les efforts consentis pour relever l’économie du pays auront des résultats appréciables s’ils s’étendent sur les édifices des marchés en partant du marché central qui est primordial jusqu’aux simples négoces des villages.

A propos de nous :

Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée.

Partager ce contenu: