Au sortir de la deuxième guerre mondiale en 1947, le secrétaire d’État américain George C. Marchal a initié un programme d’aide économique qui a pris son nom, pour soutenir la reconstruction et la reprise économique des pays européens dévastés par les conflits, tout en luttant contre la propagation du communisme. Dans sa dynamique de relève économique, le Burundi ne pourrait-il pas s’inspirer du plan Marchal ? Analyse avec Zélote KIBERWA, notre contributeur.

Contexte historique

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les pays européens étaient dans un état de ruine socio-économique. Les infrastructures, l’agriculture, l’industrie, et les échanges commerciaux avaient été fortement perturbés par les troubles qui ont laissé l’Europe dans une précarité désolante. L’instabilité politique grandissante exacerbée par la montée du communisme créait en outre un climat de tension surtout en Europe de l’Est où l’URSS étendait son influence. Pour renforcer leur propre économie en créant un marché destiné à leurs exportations et pour juguler le communisme, les états unis, sous l’administration d’Harry Truman ont compris que la stabilité de l’Europe était essentielle. De la sorte naquit le plan Marchal qui se fixait comme objectif : la reconstruction économique, la stabilité politique, favoriser le commerce international et favoriser les relations transatlantiques.

Dynamique économique du plan Marchal

Georges C. Marchal a annoncé officiellement son plan le 5 juin 1947 lors de son discours à l’université d’Harvard, un plan qui proposait une aide américaine à tous les pays européens voulant reconstruire leurs économies. Les pays du bloc soviétique ont bien entendu refusé cette aide. Aussitôt dit, aussitôt fait, le plan a été vite mis à exécution orchestré par l’OECE (Organisation européenne de coopération économique) chargée de la distribution de l’aide et de la gestion des fonds. Pour résultat, le plan a largement contribué à la relance économique en favorisant la production industrielle, la modernisation des infrastructures et l’amélioration des niveaux de vie. L’aide a permis aussi la stabilité politique et la construction de l’alliance entre les États-Unis et les pays européens, consolidée par la suite dans des structures comme l’organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) qui sont des organes de coopération politique et militaire. Le plan Marchal est alors estimé comme l’un des facteurs clés ayant permis à l’Europe de se relever après sa chute pendant la guerre. Le plan a contribué non seulement à la reconstruction matérielle mais également à la stabilisation et à l’intégration politico-économique de l’Europe de l’ouest.

Un système économique modèle

Dans une recherche de redynamisation de l’économie, il est assez prévoyant de chercher une inspiration chez des modèles non pas nécessairement achevé mais réussi. L’économie burundaise peut prendre des éléments non négligeables dans le plan Marchal constituants des facteurs de valeurs motrices qui lui permettraient de rebondir et de décoller. Cette nation sort en effet elle-même des guerres et des tensions socio-politiques qui ont eu une incidence économiques grave. Il revient alors à qui de droit de bien canaliser et organiser les aides économiques pour encourager l’effort des bailleurs. Un meilleur établissement des structures économiques reste susceptible de permettre une relance économique aux bases solides. Certaines entreprises et actions entrepreneuriales se résolvent souvent par un fiasco par manque de formation qualifiée dans le secteur économique rendu. Il y a aussi cet esprit de compétitivité souvent supplantée de cupidité qui rend les activités économiques moins transparentes.

Un grand rebondissement économique peut être atteint si le plan Marchal est pris en compte non comme un tout fait à calquer mais comme une source d’inspiration dans les divers programmes économiques entrepris dans le pays avec le souci de voir l’économie burundaise subir un essor.

*Références bibliographiques

Alan Kirman et Lucrezia Reichlin, L’aide aux Pays de l’Est : les leçons du plan Marchal, in Revue 34 (numéro spécial), Observations et diagnostics économiques, Novembre 1990.

Hoffmann Stanley et Charles Maier, The Marshall Plan: A retrospective, Westview Press, London 1984.

A propos de nous :

Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée.

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