Le Burundi connait un système industriel peu développé et par conséquent peu prometteur. Dans l’économie des pays développés, l’industrie occupe une place de choix si non la première qui, non seulement améliore le taux d’embauche mais également permet au pays d’avoir des actions sur le marché international. Pour garder dans le viseur l’horizon d’un pays développé, le Burundi doit engager des investissements non négligeables dans le secteur industriel. Analyse avec Zélote KIBERWA, contributeur dans notre campagne KAZOZA KACU.

Défis de l’industrie burundaise

Le rapport de 2022 de la Banque Africaine de Développement (BAD) sur l’industrialisation des pays africains place le Burundi au 51è rang sur 52 pays selon l’indice d’industrialisation en Afrique. Par ailleurs, le rapport sur la compétitivité industrielle au Burundi dressé en décembre 2017 indique que ce secteur fournit 17% du PIB et n’emploie que 2% de la population active. Le constat est amer. Les industries burundaises sont à prédominance agro-alimentaire. Elles produisent de la bière, la farine, des limonades, etc. Des industries textiles, des imprimeries de haute gamme, l’industrie de traitement des terres rares et l’industrie qui s’occupe des fertilisants commencent à se développer. Ce secteur souffre cependant d’un manque de moyens pouvant permettre une production à l’échelle de la demande nationale. Les raisons à la base de ce déficit sont entre autres l’insuffisance des infrastructures de base a fortiori les infrastructures énergétiques pouvant alimenter et faire fonctionner toutes les turbines des industries locales. Si la demande nationale n’est pas satisfaite, impossible de penser aux exportations des produits manufacturés.

L’industrie et l’économie significative

La santé de l’économie d’un pays dépend essentiellement de la santé de son industrie. Au cours des dernières décennies, l’industrie a constitué une clé de prospérité des grandes puissances. Les nations les plus puissantes sont en effet celles qui assurent le contrôle de la grande partie de la production mondiale de la technologie industrielle. Pour Peter March, l’industrie est primordiale à l’échelle mondiale. Même si elle a été associé historiquement à des dégâts environnementaux, elle peut actuellement alléger le processus de pollution du monde : de nombreux déchets peuvent être recyclés. L’industrie a le pouvoir de stimuler de nouvelles réflexions avantageuses à une plus grande échelle. Des innovations qui transforment la vie jour après jour en témoignent. Si l’économie nationale met à l’index l’industrie, elle se condamne à renoncer à l’innovation et en conséquence, elle reste statique.

Action pour la promotion et l’émergence industrielle

Avec la place occupée par l’industrie dans l’économie, il serait pratiquement insensé de ne pas militer pour sa relance. Les industries burundaises sont certes au stade embryonnaire, incomparables à celles des pays africains qui ont déjà une certaine tradition industrielle, encore moins à celles des puissances mondiales. Un grand pas est à franchir et tout se fera grâce à une promotion effective des enjeux relatifs à une mise en œuvre efficace de ce domaine. Les sources énergétiques qui constituent le premier handicap de l’industrialisation au Burundi sont les premières à être révisées. Les investissements, qu’ils soient étrangers ou locaux sont également d’un grand atout pour la mise en marche d’un mouvement industriel prometteur. Le tout ne peut être accompli que par des études minutieuses et par l’engagement des experts dans la matière, capables d’assurer le fonctionnement et la suivie d’un processus de production industrielle.  

C’est à partir des bases solides que l’industrialisation pourra au final contribuer à relever l’économie nationale ; un travail dur qui exige la concentration des efforts dans plusieurs aspects de la vie économique du pays. L’industrie après tout ne crée pas seulement de la valeur dans les biens et les services, elle limite aussi le chômage.

A propos de nous:

Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée.

Partager ce contenu: