Enclavé avec un faible revenu, les contraintes qui talonnent le commerce transfrontalier au Burundi sont légions. Cependant, l’intégration de la zone de libre-échange économique Africaine (ZLECAf) pourrais révolutionner les échanges transfrontaliers. Analyse de notre collègue Edgar Mugenzi.

C’est une réalité cousue de fil blanc. À l’heure actuelle, la mondialisation connait un essor incontestable, un grand nombre de pays libéral évolue vers l’ouverture totale des frontières au profit du marché libre. Nonobstant, la 47eme place sur 54 Pays Africains qu’occupe le Burundi sur l’ouverture au commerce transfrontalier indique le long chemin à parcourir.

Quid des échanges transfrontaliers ?

Les chiffres sont là pour nous donner raison. Selon le rapport du second trimestre 2020 publié par l’Office Burundaise des Recettes, les échanges transfrontaliers vont decrescendo. Au second trimestre, les exportations ont diminué de 68,9% par rapport à la même période de 2019, passant de 99 114,2 millions BIF à 30 827,7 millions BIF. Parallèlement, les importations du pays ont augmenté de 13,1% au cours de la période sous analyse passant de 368 495,4 millions BIF en 2019 à 416 746,6 millions BIF en 2020.

Les exportations ayant diminuées alors que les importations ont augmentées, les termes de la balance commerciale restent déficitaires. En effet, la balance commerciale au second trimestre 2020 accuse un déficit de 385 918,9 millions BIF. Par rapport à la même période de 2019, elle s’est détériorée de 43,3% ; les échanges commerciaux ont diminué de 4,3% par rapport à la même période de 2019.

Mille et une opportunités

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) réduira les droits de douane entre les pays membres et traitera d’aspects de politique générale liés notamment à la facilitation des échanges et aux services, tout en englobant des dispositions réglementaires telles que les normes sanitaires et les barrières techniques au commerce. De surcroît, La ZLECAf pourrait permettre aux pays africains de faire sortir de l’extrême pauvreté 30 millions d’habitants et d’accroître le revenu de 68 millions d’autres personnes qui vivent avec moins de 5,50 dollars par jour.

Selon Pontien Ntimpirangeza, expert en économie internationale et doyen de la faculté d’économie à l’université de Ngozi, le Burundi doit faire tout le possible pour profiter cette réforme : « La ZLECAf va totalement désenclaver le Burundi en lui donnant l’accès à l’océan et en enlevant les barrières douanières. Ainsi, les décideurs doivent opter pour la liberté économique afin de booster les échanges et attirer les capitaux possibles afin de se porter candidat comme concurrent sérieux sur le plan continental », indique cet universitaire.

Somme toute, la zone de libre-échange continentale se présente comme une opportunité pour le Burundi et le reste du continent afin de booster le flux des échanges continentales. À mon humble avis les décideurs devraient adopter des mesures qui favorisent la croissance de la production et innovation au profit du marché libre. De cette manière le pays aura de quoi échanger avec le continent une fois que les frontières seront totalement ouvertes.

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