D’ici 2022, l’Afrique marque l’histoire avec un grand H dans le commerce transfrontalier en inaugurant la mise en œuvre de la zone de libre échange économique. Cependant, il y a toujours lieu de se demander les enjeux pour participer activement à cette grande messe, surtout pour les pays à faibles revenus comme le Burundi.

La lecture des trente et un articles qui forment les accords de Kigali convergent sur la mission de la ZLECAf, celle d’unir les frontières économiques des États membres afin de faciliter le commerce et les échanges intra-continentales. Voici alors quelques secteurs stratégiques que le Burundi devrait réformer pour profiter les bienfaits de la ZLECAf.

Innovation du Transport des biens et des services

Le transport est un élément de première préoccupation dans le transit des marchandises et des personnes. En regardant la précarité de ce secteur, le pays des tambours doit à tout prix penser à le redynamiser.

Depuis environ une décennie, le “Air Burundi” n’a pas décoller de l’aéroport Melchior NDADAYE, Bujumbura est désormais entièrement desservi par les compagnies aériennes étrangères, le transport maritime dans le lac Tanganyika est aujourd’hui sous exploité, faute de navires. Ainsi, plus d’un attend impatiemment l’avènement du fameux chemin de fer qui est sur le point d’être réalisé.

Promotion du tourisme à l’échelle internationale

Le Burundi est un pays ayant une culture et une splendeur irrésistible qui peuvent attirer n’importe qui dans le monde. Son climat doux et ses montagnes vertes sont un véritable gisement touristique sans oublier les tambours, le fameux Mukeke et les plages érigées sur le lac Tanganyika, etc.

Le tourisme pourrait être une de mine de devises s’il est bien exploité car, hormis qu’il attire les visiteurs, il attire des investisseurs potentiels. Pour y arriver le Burundi doit faire son propre marketing de l’image nationale à l’étranger afin de se faire connaître et intéresser les touristes.

Stimuler l’innovation et la production nationale

Le Burundi a une balance commerciale déficitaire, ce qui veut dire que les importations sont supérieures aux exportations. Contrairement, pour profiter la zone de libre échange continentale, il ne faudra pas seulement disposer plusieurs produits à vendre sur le marché, il faut également mettre les producteurs sur la scène du commerce internationale en réduisant les barrières tarifaires et non tarifaires ce qui peut aider les producteurs nationaux à mieux compéter sur le plan international.

Pour y arriver, l’Etat doit se résilier sur les principes de la libre entreprise et du libéralisme qui permettent aux entrepreneurs de remuer les méninges à l’abri des barrières non tarifaires qui entravent

souvent le développement durable.

Miser sur les ressources naturelles

Le pays de Mwezi dépend actuellement de l’agriculture et de l’élevage comme moyen de survie d’environ 80% de la population. Néanmoins, il regorge de gigantesques gisements de matières premières dont il n’a pas encore tiré profit.

Actuellement, c’est l’ère de grandir en tant que nation, le Burundi devrait préparer un projet d’exploitation efficace et de transformation de ses matières premières au lieu de se faire dépouillés par les exploitants étrangers afin d’espérer un développement par ses propres ressources.

L’ère du ZLECAf est venu. Il faut être un compétiteur de taille pour rompre le pain avec les pays qui ont un pas d’avance économiquement. Pour se faire une place sur la grande table, les pays à très faibles revenus comme le Burundi doivent fournir des efforts particuliers en s’appuyant bien sûre sur les principes du libéralisme et la philosophie du capitalisme.

Par Edgar Mugenzi, Analyste


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