Au Burundi ; le marché des capitaux est encore embryonnaire. Il reste toujours limité au marché monétaire interbancaire ainsi qu’au marché des titres du trésor. Pour stimuler la croissance économique, le pays des tambours devrait s’inspirer de ses homologues de la communauté Est Africaine. Zoom avec notre confrère Odyssé Niyonkuru !

Commençons par la définition. Un marché boursier ou marché des capitaux est un marché financier où se vendent et s’achètent des instruments financiers (actions et obligations), c’est l’une des sources de financement car elle permet aux entreprises privées et publiques, aux collectivités locales et à l’État de se procurer des fonds pour financer leurs investissements en faisant appel aux épargnants ou actionnaires.

Actuellement, le Burundi et le Soudan du Sud sont les seuls membres de l’EAC à ne pas disposer le marché boursier. D’après World Federation of Exchanges, la capitalisation boursière dans du mois de Mai 2022 s’élève à 21,09 Milliards de dollars américains(USD) au Kenya; 6,94 Milliards (USD) en Tanzanie; 3,64 Milliards (USD) au Rwanda et 5.1 milliards (USD) en Ouganda.

Selon les prévisions du gouvernement burundais, la bourse sera exploitée par une société mixte qui aura pour rôle de gérer le marché boursier, d’aider et de contrôler l’achat et la vente des titres, avec le capital de 2 500 000 000 Fbu divisé en 25 000 000 actions d’une valeur nominale de 100 Fbu chacune dont la Banque centrale aura droit à 25% des actions.

Les enjeux et les risques.

Plusieurs paramètres entre en jeux pour maintenir un marché boursier équilibré dans une entreprise. Salon Faustin Ndikumana, de l’ONG Parole et Actions pour le réveil des consciences et l’évolution des mentalités “PARCEM” en sigle, précise que “c’est la cotation qui ouvre les opportunités de mobiliser de l’argent sur le marché boursier. On place de l’argent dans une entreprise performante, ayant une capacité moderne de Gestion et rentable. La cotation d’une entreprise en bourse est très importante afin de s’assurer que celui-ci pourra satisfaire le remboursement des capitaux demandés”.

De surcroît, Il faut savoir qu’acheter une action ne signifie pas nécessairement gagner, il y a des risques qu’on peut perdre car le cours d’une action peut diminuer ou augmenter d’un moment à l’autre, s’ajoutant ainsi à instabilité des cours liée à la variation générale de l’économie et des marchés de liquidité et de crédits comme par exemple la difficulté de trouver une contrepartie pour vendre un instrument financier à un prix raisonnable à un instant donné et défaillance de l’emprunteur.

Que gagnera le Burundi ?

La bourse du Burundi répondra à première nécessité fondamentale de la vie économique dans un système fondé sur la libre entreprise en libéralisant l’accès aux capitaux et l’investissement des capitaux. Cette l’amélioration de l’accès aux capitaux va soutenir un accroissement des activités d’entreprises et favorisera du même coup la création d’emplois durables, ce qui contribuera à la réduction de la pauvreté puisqu’il y aura plus d’investissements et les recettes publiques vont augmenter. Somme toute, le marché boursier s’avère être un levier qui pourrait permettre au Burundi d’attirer des investissements internes mais aussi étrangers pour pallier à la pauvreté chronique qui secoue le pays. Cependant, c’est un projet qui nécessite la touche des experts et des réformes libérales pouvant permettre une libre compétition des actions. De cette manière, le pays de Mwezi pourrait se remettre sur les rails du développement durable.

Par Odyssé Niyonkuru

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