Au Burundi la pénurie des produits stratégiques tend à paralysé les activités économiques quotidiennes. De ce fait, le taux d’inflation a passé de 7.5% en 2020 à 8.3% en 2021 et les chiffres vont crescendo pour l’année 2022. Pour stimuler les revenus, les décideurs doivent à tout prix mettre en oeuvre des mesures qui favorisent la liberté économique. Analyse de notre collègue Edgard Mugenzi!

Les facteurs sont légions. Le monopole récurrent, l’interventionnisme étatique, le manque des capitaux, etc plombent le secteur économique et la guerre russo-ukrainien ne fait qu’enfoncer le clou. Au troisième trimestre 2021, les exportations ont diminué de 48,6% par rapport à la même période de 2020, passant de 99 180,2 millions BIF à 50 987,1millions BIF en 2021 et les importations du pays ont augmenté de 24,6% au cours de la période sous analyse passant de 436 619,0 millions BIF en 2020 à 544 217,2 millions BIF en 2021. Parallèlement, la balance commerciale s’est détériorée de 46.2%.

Actuellement, les conséquences parlent d’elles-mêmes. À titre d’exemple, le prix de l’essence a été revu en hausse deux fois en espace de trois mois passant de 2400 BIF à 3250 BIF sur pompe, le ciment de BUCECO et le sucre sont quasi-inaccessible sur le marché et le prix des produits alimentaires est en pleine hausse, les haricots ont passé à un prix moyenne de 1500 BIF en février à 2500 BIF dans le mois de mai et le charbon a presque doublé son prix.

Comment relancer la machine économique ?

Les exportations du Burundi au troisième 2021 sont essentiellement dominées par le thé, le café, les bières et les produits laminés plats qui totalisent à eux seuls 61,3% de la valeur totale des exportations. Or même si l’économie du Burundi repose sur l’agriculture, le pays dispose un sous-sol riche, un potentiel touristique important qui pourraient attirer les investissements.

Pour Nkengurutse Martin, économiste et analyste, le Burundi doit diversifier son menu d’exportation et faciliter la libre entreprise locale afin de stimuler la production intérieure : ” Les produits exportés se limitent sur le café et le thé majoritairement depuis plus de 20ans. À l’heure actuelle, ces produits ne peuvent pas rapatrier les devises nécessaires pour assurer les importations suffisantes. Toutefois, les décideurs doivent mettre en places des stratégies pour faciliter la production et l’exportation des produits manufacturiers locaux et attirer les investissements étrangers”, explique-t-il.

Les défis à relever.

Primo, le processus complexe de l’accessibilité aux crédits et capitaux, le taux d’intérêt bancaire élevé sont une barrière majeur à l’investissement et à la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes.

Secundo, malgré les efforts investis dans les entreprises publiques, elles n’arrivent pas à satisfaire même le marché interne. L’interventionnisme étatique et le monopole sur certains produits de base empêchent le secteur privé de s’épanouir et de grandir. La sur-taxation et la corruption ont jusqu’ici évincé les petits commerçants et les Start-ups qui finissent par fermer les portes précocement.

Tertio, le commerce ambulant s’est confirmé comme une alternative pour l’employabilité des jeunes et des femmes particulièrement. Aujourd’hui il contribue 77% dans le PIB et représente 90% de l’emploi au Burundi. De toute façon, ce secteur mérite une attention particulière à l’égard des décideurs.

À mon humble avis, le processus du développement économique devrait aller de pair avec des actions et des réformes qui permettent l’accessibilité du marché pour tous en réduisant les mesures protectionnistes et les autres barrières qui entravent la libre entreprise afin que le secteur privé puisse contribuer dans la relance de l’économie tout en favorisant une libre compétition.

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