Au Burundi, le déficit budgétaire augmente d’une année à l’autre. Cependant, il y a toujours lieu de se demander les principaux facteurs qui perdurent ce phénomène. Quels sont les effets du déficit budgétaire chronique ? Y aurait-il un moyen efficace pour rectifier le tir ? Analyse avec Lambert NDUWAYEZU, notre Fondateur et Directeur.

En date du 21/06/2022, le conseil des ministres s’est réuni pour analyser le projet loi budgétaire que le gouvernement burundais va utiliser au cours de l’exercice 2022-2023. Toujours, comme ça devient monnaie courante, le projet loi fait ressortir un déficit budgétaire.

Les exemples sont légions. Pour l’année budgétaire 2022/2023, les recettes globales passent de 1 562,06 milliards de BIF en 2021/2022 à 2193,6 milliards de BIF en 2022/2023, soit une augmentation de 40,4%. Quant aux charges, elles passent de 1 713,8 milliards de BIF dans le budget de l’Etat, Exercice 2021/2022 à 2 391,08 milliards de BIF dans le projet de budget de l’Etat pour l’Exercice 2022/2023, soit un accroissement de 39,5%. Le déficit global du projet du Budget général 2022/2023 s’élève à 197,4 milliards de BIF contre 151,8 milliards de BIF (2,02%) en 2021/2022, soit une hausse de 2,38 %.

Un déficit permanent, pourquoi ?

L’analyse des précédentes lois budgétaires ne peut pas laisser à chaque individu de conclure que le déficit va toujours en crescendo de l’année à l’année. Donc ce fléau devient permanent. Et il y a une raison pour cela. Les adeptes de la théorie keynésienne considèrent que le déficit budgétaire n’est pas mauvais. Pour eux, il stimule la « croissance » à long terme. Mais cette vision a été longtemps controversée par les adeptes de la liberté économique. La question n’est pas de comment stimuler la croissance, mais plutôt par qui et pourquoi la stimuler.

Et c’est avec ce dérangement des finances ? Donc, Il nous est impossible d’échapper à cette question de Fréderic Bastiat : « Pourquoi nos finances sont-elles dérangées ? »  Et d’en trouver la réponse également. « Parce que, pour les représentants, il n’y a rien de plus facile que de voter une Dépense et rien de plus difficile que de voter une Recette » première raison, et aussi « parce que Tout le monde veut vivre aux dépens de l’Etat et qu’on oublie que l’Etat vit aux dépens de tout le monde », deuxième raison.

Il n’est pas donc étonnant de trouver qu’un déficit budgétaire traduit une trop forte intervention de l’Etat dans les affaires économiques. Toujours il cherche à faire des dépenses excessives alourdissant les prélèvements obligatoires.

Des solutions

Plusieurs idées ont été avancées et continuent à être discutées sur comment réduire les déficits budgétaires. On est arrivé même à dire que si un Etat veut réduire son déficit budgétaire, il a le choix entre deux options : accroître les recettes fiscales tout en maintenant les dépenses constantes ou réduire les dépenses publiques à recettes fiscales stables. Le second choix est ordinairement le plus difficile à opérer. Car le problème ne se trouve pas là. Le problème est que, comme Bastiat l’a dit, « il veut tout faire ». Et cela conduira toujours les finances dans le rouge et elles ne tardèrent pas d’arriver dans le désarroi. Comment pensez-vous pouvoir en être autrement quand l’Etat est chargé de fournir tout à tous ?

Comme le second est difficile, les dirigeants se calment en pensant à combler le déficit par des « miracles ». Des solutions incertaines. Car le déficit surgit quand les dépenses excédent les recettes. Donc impossible d’accroitre les recettes à court terme pour combler le vide.  Ce qui fait que les déficits s’accumulent de l’année à l’autre. Et à long terme, cette évidence nous rattrape « être écrasé par des impôts, faire des emprunts sur emprunt, après avoir épuisé le présent, dévorer l’avenir ». Et voilà le mal !

Donc le mal est « d’être trop gouvernés », et avec cela, nous ne pouvons pas s’appuyer aux « miracles/aides » pour combler nos déficits. Il fait plutôt appliquer cette principe de subsidiarité : L’Etat doit se concentrer seulement sur les activités plus complexe que ses subalternes ne peuvent pas réaliser.

Par Lambert Nduwayezu, Fondateur et Directeur de l’ Institute for Economics and Enterprises

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