En Afrique, le secteur informel compte pour 40% du PIB environ, en moyenne pour les pays à faibles revenus ; 35% du PIB environ pour les pays à revenus intermédiaires et il représente jusqu’à 60, 70% d’emplois dans certains pays et les proportions peuvent aller jusqu’à 80, 90% en fonction des pays. Le livre « Économie appliquée pour l’Afrique » de Georges B.N. Ayittey raconte le succès du secteur informel et traditionnel en Afrique et comment l’adapter à la libre entreprise. Zoom! 

Les chiffres sont là pour nous donner raison. Si le secteur informel et rural prédomine de plus en plus les économies africaines, c’est qu’ils regorgent des atouts ou qu’ils sont le système économique le plus adapté pour l’Afrique. En s’appuyant sur la lecture du livre « Économie appliquée pour l’Afrique », M. Lambert Nduwayezu, Directeur exécutif de l’Institute for Economics and Entreprises, souligne que le secteur informel et traditionnel peuvent aider l’Afrique dans la réduction de la pauvreté d’abord parce qu’il occupe beaucoup de personnes et ensuite parce qu’il permet aux gens de développer leurs économies locales sans poser beaucoup de restrictions, selon le niveau financier de chacun et en servant de transition entre les deux secteurs et le secteur moderne. 

D’ajouter, le secteur informel échappe aux contraintes non tarifaires qui bloquent le secteur formel d’avoir un impact mesurable sur les économies autochtones : « Le secteur informel génère les revenus pour les parties concernées seulement. Dans ce cas l’intervention gouvernementale est minime, et les gens échangent facilement en suivant les règles de la compétition édictées par le marché.  Et cela stimule beaucoup l’esprit de la libre entreprise en passant par l’innovation et la disponibilité des produits de qualité sur le marché. »

Un faux départ ! 

En poursuivant la lecture avec les étudiants de l’Université de Ngozi, M. Mugenzi Edgard, consultant-blogueur, démontre l’échec du système post colonisation : « Dans la hâte indécente de développer l’Afrique, des milliards d’aide au développement venant d’occident ont été acheminés vers le secteur moderne. Les secteurs informel et traditionnel ont été négligés, l’agriculture étant qualifiée de forme inférieure d’occupation ». Du coup l’Afrique a tombé dans le défi de vouloir se développer par imitation en négligeant les traits spécifiques à elle.

En effet, l’industrialisation était à la mode. D’énormes emprunts à l’étranger ont été contractés pour mettre en place un éventail vertigineux d’entreprises d’Etat. Et les problèmes ont rapidement émergé. Les entreprises d’Etat sont devenues des monuments d’inefficacité, de gaspillage et de corruption. Les contrôles économiques des États ont créé des pénuries artificielles et des marchés noirs. Un faux départ pour les États africains. 

C’est un fait qu’il ne faut pas nier. Malgré un amalgame de défis qui empêchent les secteurs informel et traditionnel, ils ont jusqu’ici offert la chance à plus d’un de survivre et se présentent comme un carburant pour accélérer l’économie africaine. Pour y arriver, les États doivent apporter un plus grand soutien en les libéralisant beaucoup et en mettant en place des politiques qui attirent des capitaux pour y investir davantage et en apportant un statut juridique digne d’un secteur informel basé sur les principes de la liberté économique. 

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