Depuis le 20 mars 2025, la grande brasserie et Limonaderie du Burundi, Brarudi, a procédé au lancement de la nouvelle bière : « Amstel Bright ». L’un des ingrédients de cette nouvelle bière est l’amidon extrait dans la graine du maïs. Cette technologie représente ainsi un nouveau marché d’écoulement pour les agriculteurs de maïs qui, jusqu’aujourd’hui, se demandaient du marché propice pour leurs récoltes.  Brarudi, sera-t-il à la hauteur de combler cette équivoque ? serait-il l’heure de gloire pour les agriculteurs de maïs ? Pistes de réussite avec notre collègue Guy Marie Eloi, contributeur dans la campagne Kazoza Kacu. 

Tout d’abord, le maïs est la première céréale cultivée au Burundi que ce soit au niveau de la production annuelle que des superficies emblavées. Il est cultivé dans toutes les zones agro écologiques du Burundi, des marais aux collines durant les trois saisons culturales. Sa productivité ne cesse d’accroître du fait de la subvention des intrants agricoles nécessaires pour sa production tels que les engrais minéraux et les semences sélectionnées, même si leur disponibilité à temps et leur accessible à tous les agriculteurs en quantité commandée restent discutable. Ensuite, le maïs est une culture d’importance indéniable pour la sécurité alimentaire et pour la source de revenus de la plupart des ménages ruraux burundais. Sa valeur économique continue d’augmenter en raison de ses nombreuses utilisations : alimentation humaine, animale et source de matière première pour de nombreuses industries agroalimentaires.

Défis

Malgré la forte contribution du maïs dans la vie socio-économique des ménages agricoles, l’augmentation de sa production a suscité de nombreuses questions à l’égard de la création du marché de niche pour son écoulement, qui serait bénéfique à tous les producteurs du maïs.

Pour répondre à ce défis, l’Agence Nationale de Gestion des Stocks Alimentaires a été mise en place avec mission de garantir une réserve alimentaire physique disponible sur place, stabiliser les prix et intervenir en cas de catastrophe. Cette agence a ainsi fixé le prix d’achat du maïs depuis 2021 et les agriculteurs étaient censés y vendre car le prix d’achat est relativement élevé par rapport à celui du marché. Cependant, cette fixation n’a pas concerté tous les agriculteurs du maïs pour évaluer tous les coûts de production employés en vue d’induire un prix de revient relativement meilleur à ces agriculteurs.

La marge bénéficiaire des agriculteurs du maïs reste alors discutable sans toutefois écarter que l’échange entre l’agent et le produit ne se fait pas directement sur place. Ce qui contredise en fait la loi du marché où l’offre confronte la demande et où l’échange s’effectue avec consentement et librement. La fixation du prix par une seule institution/ agence constitue donc un monopole puissant qui casse pas mal de règles du marché libre et dont les conséquences risquent de compromettre les résultats escomptés.

Pistes de solution

La création du marché de niche pour les produits agricoles est une étape importante pour l’augmentation de la productivité agricole et pour l’amélioration du niveau de vie des agriculteurs. Transformer cette production agricole pour diversifier l’alimentation devient un atout pour les consommateurs et pour les producteurs agricoles.

Pour la culture de maïs dont sa productivité continue d’augmenter est ainsi une étape franchie pour le développement de la chaine de valeur maïs. Pour rentabiliser et dynamiser cette étape franchie, des stratégies meilleures devraient être adoptées par tous les intervenants de la chaine de valeurs de maïs.

D’abord, les semences et les engrais minéraux employés pour sa production devraient être disponibilisés en tout moment et accessible en quantité suffisante à tous les agriculteurs. Cette fiabilité dans la fourniture des intrants essentiels devrait s’entendre également aux autres intrants nécessaires pour la production de maïs.

Ensuite, pour encourager les producteurs à produire davantage le maïs, un système de libre marché devrait être priorisé, seul qui peut offrir un meilleur prix de revient aux agriculteurs.

Enfin, ce système de libre marché devrait être prôné tout au long de la chaine de valeurs maïs, en commençant par les fournisseurs d’intrants agricoles, aux producteurs, aux transformateurs (comme Brarudi et autres unités de transformation), aux vendeurs grossistes et détaillants. Cela offrira des possibilités de choix et la diversité de produits aux consommateurs et pourrait contribuer à l’amélioration de la vie socio-économique (prospérité) des producteurs de maïs et au développement du pays en général.

A propos de nous :

Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée.

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