Burundi : Assainir le binôme Politique-Economie pour un essor économique authentique

Les rapports classiques entre l’économie et la politique ont aujourd’hui tendance à inverser les rôles. Avant, c’est la politique ou plus nettement le régime politique en vogue qui gouvernait l’économie ; actuellement l’action de l’homme politique est réglementée par son niveau d’émancipation économique. Dans les pays du tiers monde comme le Burundi, la politique s’occupe toujours de l’économie de façon unilatérale. Si ce rapport n’est pas bien orchestré, l’économie risque de se retrouver aux prises de la politique et perdre son objectif de croissance. Analyse avec Zélote KIBERWA, contributeur dans notre campagne KAZOZA KACU.
Les tares d’une économie réglementée par la politique
Quand les gouvernants d’un pays gardent une forte influence politique sur l’économie nationale, les agents économiques sont souvent dans une impasse. Le régime politique doit naturellement avoir une main mise sur les pouvoirs d’achats des grands investisseurs œuvrant sur le territoire national et doit en même garder un œil vigilant sur les différents systèmes d’échanges sans toutefois mutiler le libre marché et la libre circulation des biens. Le système communiste était très prometteur à la base. Il voulait une vie des hommes et des femmes toute assurée et mobilisée par l’état. Il n’a pas pu tenir malgré les efforts consentis pour l’imposer. Effectivement parce qu’il lui manquait l’élément moteur qui est la liberté individuelle. Les pays en voie de développement accusent parfois cette lacune. Les tenants du pouvoir agissent souvent de façon totalitaire et finissent par détourner l’économie de son élan.
Une politique économique fiable
Dans son article : L’économie politique publié en juin 2020 dans la revue Finances et développement, Jerry Frieden revient de façon insistante sur l’activité des gouvernants pour assurer une politique économique de bonne envergure. Pour cet auteur, chaque gouvernement doit prendre des décisions difficiles concernant des mesures appropriées : quelles restrictions imposer et quand les lever, quelles dépenses engager et comment les financer et quelles attentes nationales modérer pour favoriser la coopération internationale ? Le but ultime de toutes ces décisions est de fructifier l’économie au moyen d’une saine politique d’échanges. Les investissements locaux et étrangers deviennent profitables quand ils rencontrent une politique de libre marché qui ne les astreint pas à une forte fiscalité ni à des mesures intenables. Qui plus est, quand les hommes politiques décident de s’engager eux-mêmes dans le commerce, leur influence ou leur pouvoir ne doit pas offusquer la liberté des concurrents sous risque de monopoliser le marché national, ce qui génère de graves retombées sur l’économie du pays : elle ne prospère pas dans son intégrité.
Promouvoir une libre économie
Réussir à faire rebondir l’économie d’un pays n’est pas du tout une tâche facile. Le libre échange vient néanmoins en amont pour réguler les avancées économiques. Cette liberté ne supprime pas naturellement le contrôle rigoureux des biens en circulation par les instances habilitées par l’état mais cette action se limite uniquement à la recherche de la bonne marche des affaires pour tous les citoyens. Les habituelles restrictions prises pour neutraliser ou décourager les efforts de certains investisseurs n’arrivent qu’à handicaper l’économie en général. L’état reste au contraire l’arbitre de la loi de l’offre et la demande. Une libre économie signifie la possibilité de pouvoir effectuer ses transactions dans les meilleures conditions requises et reconnues par l’état. Cette liberté économique sera pleinement promue quand la politique sera un réel protecteur de l’économie au lieu d’en être un profiteur.
En définitive, politique et économie ne s’opposent nullement dans leurs contenus et tendances. Si leurs rapports sont perçus de manière à laisser libre cours aux échanges locaux, l’économie pourra enfin lever l’ancre et avancer lentement mais sûrement vers les meilleurs horizons.
A propos de nous :
Institute for Economics and Enterprises est une Think Tank basé au Burundi qui une mission de produire une société basée sur les principes du libre marché, de l’Etat de droit et de la propriété privée.
Partager ce contenu:
Leave a Reply